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A MAN IN THE VERCORS...WATH ELSE?

Maxime Tran-To fait parti de la bande de joyeux lurons de St Marcelin que j'ai connu avec l'atelier Chez Dom, et qui sont restés fidèles tout au long de ces années, fidèles à l'atelier mais également fidèles à eux mêmes c'est à dire être sérieux, sans se prendre au sérieux et dans le sport c'est souvent ce qui fait la différence.

Maxime a racheté l'année dernière mon BMC RM01 perso qui je pense est un excellent vélo pour qui veut du confort mais également du sport le cas échéant et du sport il en est question dans cet article puisque c'est le compte rendu d'un triathlon XL qui à la particularité de se passer dans le Vercors. Je vous laisse imaginer la suite, dès lors qu'on est pas plus aguerri que cela à cette pratique et quand on connais les routes du Vercors, on sait déjà que sa va swinguer. Je vous laisse avec Maxime pour qu'il vous narre sont aventure car c'est bien de cela qu'il s'agit, et nul besoin de partir à l'autre bout du monde pour vivre des expériences sur soit, sur la vie, l'effort, le sport, mais surtout d'aller chercher au plus profond de soit se que l'on ne se pensais pas capable de faire...

Allez Maxime, fais nous rêver, car pour moi, les grands champions ne sont pas forcément ce que l'on croit.

 

Cette année, j’ai fêté mes 40 ans. J’ai bien profité des soirées, des amis et de la famille. J’ai aussi voulu marquer le coup en me lançant le défi de terminer mon premier long triathlon. Je n’ai pas mis longtemps à me décider pour le EDF Vercorsman, dont le point de départ est à 8km de la maison.
Je me prépare donc, mes entraînements slaloment entre le boulot, les week-ends festifs, les vacances en famille. Puis arrive la dernière semaine, au cours de laquelle je peux compter sur les massages de la meilleure kiné de la région, qui a eu la bonne idée de se marier avec moi.

Samedi 27 août, je me présente donc à Saint Nazaire en Royans, tout heureux et confiant. Un brin naïf aussi...

Le matin je suis impatient et je suis parmi les premiers à arriver au plan d’eau. Si au loin la Bourne laisse entrevoir des reflets bleutés, de près, la couleur semble hésiter entre le diabolo menthe et le thé au lait des Anglais. Bref, j’ignore le pantone, mais ce n’est pas le genre de couleur qu’on retrouve dans les nuanciers des rayons peinture des magasins de bricolage. Les triathlètes se massent petit à petit sur le tapis orange car l’heure du départ approche. Je vois Sam et Loïc, ils sont beaux, ils sont affutés. Heureusement je n’ai pas le temps de complexer, l’ambiance monte au pied du viaduc de Saint Nazaire. 

Top départ.

Nous rentrons dans l’eau 10 par 10. C’est confortable et on nage normalement, comme à la piscine. Ça frotte un peu pour la forme aux bouées, mais personne n’a le cœur à mettre (me) des baffes. Au bout de 2,2 km de natation, il est temps de sortir de l’eau et d’affronter la gravité... Celle-là, je ne risque pas de l'oublier d’ailleurs. Julie et nos filles Louise et Alice m’attendent à la sortie du bassin. Tout le monde à le sourire, moi aussi. J’essaie d’enlever ma combinaison néoprène rapidement mais je chute lamentablement devant tout le monde, et surtout pile devant le speaker qui détaille au micro mon agonie pour enlever ma tunique centimètre par centimètre.
Je rejoins enfin le parc à vélos, tranquille mais sans perdre trop de temps. Ma petite famille m’adresse ses derniers encouragements, plus loin, Romain hurle comme un fou, je n’ai pas tout compris mais j'ai saisi l’idée.

FONCE!!!

Les 120 kilomètres de vélo commencent par des pentes raides. Je sers à droite et je ne prête pas attention à tous les cyclistes qui me doublent. Comme le dit mon ami Vincent, "ils n’ont qu’à nager un peu mieux aussi". Les successions de petites montées s'enchaînent, et je mets bien 30 minutes pour trouver mes sensations. Je suis prêt pour le col de la Machine. C’est mon préféré. Le col est beau, il est dur sans être inaccessible. Je trouve mon rythme et ma place dans la longue procession des cyclistes. Je suis bien sur mon petit vélo, amoureusement préparé par Kom Bike. Malheureusement, le sommet est un peu pris dans les nuages. Avec philosophie, une concurrente Suisse me dit qu’il faudra revenir. J’acquiesce, avant de basculer dans la descente, direction Pont-en-Royans. Sur la route je croise Mickael sur son vélo qui me hurle quelque chose. J’ai pas compris exactement quoi, mais j’ai bien saisi l’idée.

FONCE!!! (décidément)

J'en profite pour rendre hommage à Joel, Cédric et Martine et les nombreux bénévoles, d’avoir la détermination et l’énergie de mettre en place une si belle course dans ce décor exceptionnel du Vercors que j'aime tant et que je partage le temps d'un week-end avec des athlètes de toute la France et d'ailleurs.
J’aborde la montée des gorges de la Bourne sereinement. Je dévalise le ravito de Saint Julien en Vercors, puis je me laisse glisser en descente jusqu’au col de Romeyere.
J’entame le col prudemment, mais je sens venir la fatigue. Les bonnes sensations sont définitivement parties et elles ne reviendront plus. Je fatigue et ça ne va pas vite. Et si ça ne va pas vite, et bien c’est long. Et avec l’épuisement, ça devient difficile de ne pas être dominé par les émotions. Je pense à mon accident l'an dernier dans ce col de Romeyere que j’ai tant haï depuis mais qui m’offre aujourd’hui l’une des plus belles pages de ma vie sportive. De manière inattendue, le Vercorsman m’offre l’occasion de faire la paix et de tourner la page. Il faut enchainer avec le col du Mont Noir qui finit de m’épuiser. J’ai des crampes. D’abord la jambe droite, puis la gauche… N’est pas Zidane qui veut. Arrivé au sommet, je me repose un peu, puis je reprends la route vers Saint Nazaire et termine la partie cycliste de l’épreuve.

Lionel au micro m’accueille. J’avoue que ça fait vraiment plaisir. Julie et Romain, qui se sont extirpés de leur rôle à la buvette, sont aussi présents. Les encouragements me font du bien. Je sais que Louise est partie à un anniversaire mais je ne vois pas Alice, qui a dû trouver autre chose à faire ; c'est tellement long pour les enfants. Mon vélo est posé soigneusement. (J'espère bien. Dom)

Respire...

Je mets les baskets, prêt à en découdre avec les 22 km de course à pied. Il y a 4 tours de 5 km à faire. Ce qui est bien, c’est qu’à chaque tour je passe à côté de la ligne d’arrivée. Je vois Julie puis Louise qui est revenue mais toujours pas d’Alice. Je cours mais rapidement, les muscles des jambes se tétanisent à nouveau. Devant, derrière, à droite, à gauche. Faites votre choix, il y en a pour tout le monde. Je ralentis à chaque tour, mais l'ambiance tout au long du parcours est superbe. A la fin du 3e tour, Alice n’est toujours pas là. Elle doit bien être quelque part mais ça m’inquiète. 
A l’extrémité de la boucle de course à pied, on fait chemin inverse. Il ne me reste que quelques centaines de mètres. La majorité des athlètes ont terminé la course. Beaucoup de spectateurs sont partis. Je me retrouve seul sur le viaduc et je m’arrête quelques secondes. Je profite de la vue, de cette lumière incroyable sur le Vercors et de cet instant qui n’appartient qu’à moi.
Et puis je repars. Ça sent alors la fin de mon aventure, je suis parti il y a presque 10 heures. Le cœur bat plus fort, la foulée est un (tout petit) peu plus légère. A chaque pas, le son des hauts parleurs s'amplifie. Je savoure le moment. Sur la ligne d’arrivée, Julie et Louise m'encouragent une dernière fois. Elles sont heureuses. Je passe la ligne d’arrivée et un mètre après, je vois Alice et sa petite bouille planquée sous le bob bleu des bénévoles, trop grand pour elle. Elle me tend la médaille. Elle était là tout ce temps, du haut de ses 8 ans, à distribuer médailles et t-shirts finishers, à enlever pendant des heures des bracelets de cheville dégoulinant de sueur. (Quelle machine. Elle était épuisée mais elle a déjà demandé à le refaire l'an prochain). Je l’embrasse, puis Louise et Julie qui nous rejoignent.

Comme le dit l’adage : "le bonheur n'est vrai que s'il est partagé".

On m’avait dit, “tu verras, tu te demanderas pourquoi tu fais ça”. C'est faux. J’ai eu ce que j’étais venu chercher à savoir, des émotions et des souvenirs pour longtemps.

Maxime.

LA VIDEO OFFICIELLE VERCORMAN

 

 

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