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LE DISQUE ET LA ROUTE...

Depuis trois ans maintenant, les freins à disques ont commencé à apparaître sur nos vélos de route. Mais quelle mouche à bien pu piquer les constructeurs à vouloir changer quelque chose qui fonctionnait bien ? Du coup comme "CHEZ DOM" nous ne sommes pas payé pour dire les choses, nous allons vous donner "notre" vision du problème qui divise tant la population vélocipédique depuis quelque temps.

Alors comme dans chaque polémique, il y a les pour et il y a les contres. Facile... Mais si je devais faire un peu d'histoire je reviendrais bien quelques décennies en arrière jusqu'à remonter à l'apparition du disque sur nos VTT. Alors là, c'est encore plus rigolo, car les freins patins à l'époque pour le VTT milieu et haut de gamme s'appelaient les V-Brakes et je peux vous garantir que nos freins à patins d'aujourd'hui sont de simples ralentisseurs en comparaison des V-Brakes de l'époque. Lorsqu'ils étaient bien réglés, je vous assure que ça freinait du tonnerre !! Mais voilà que les bonnes têtes bien-pensantes de l'époque n'ont rien trouvés de mieux que de nous pondre des freins à disques ! Pourquoi faire?? C'est plus lourd, ça demande plus d'entretient et puis c'est moche !

Tient, on va demander à Chris Caprin le plus célèbre testeur de VTT Mag (aujourd'hui BIKE) ce qu'il en pense...

"CHEZ DOM": Salut Chris. Quand est apparu le premier VTT monté avec des freins à disques ?

 CHRIS CAPRIN:
 A la base, comme beaucoup d'innovations dans le VTT, c'est venu de la descente... Au tout début des années 90, avec Magura et aussi les freins CODA sur les Cannondale de DH, par exemple. 

"CD": comment a-t-il été accueilli ?

CC:
Au départ, la fiabilité n'était pas terrible et il a fallu un peu de temps pour que le XC s'empare du phénomène... Les obsédés du poids trouvaient ça trop lourd et comme les circuits de XC étaient beaucoup plus roulants qu'aujourd'hui, il a fallu attendre. Mais désormais, c'est un standard incontournable, comme la suspension arrière et bientôt la tige de selle télescopique. Il ne faut surtout pas confondre "efficacité globale" et poids... Ne pas tout mélanger ! Sur le terrain, les choses sont souvent bien différentes de ce que l'on peut imaginer dans des bureaux en analysant le comportement d'un deux-roue sur le banc ou en statique... 

"CD": pourriez-vous revenir en arrière aujourd'hui ?

CC:
Le retour au V-brakes est impossible... Quand tu as goûté à ce qui est mieux, il est toujours très difficile de revenir en arrière ! Même si des V-brakes bien réglés étaient très efficaces, en termes de progressivité, de toucher, de puissance, le disque les enterre. Et je ne te parle même pas de l'efficacité sous la pluie, avec des projections de toutes sortes... Ou de la constance dans la qualité de freinage sur une descente de 10 minutes ou un quart d'heure ! Non, le disque, c'est l'avenir et l'expérience acquise avec le VTT va permettre aux routiers de bénéficier immédiatement de produits au top sans avoir à essuyer les plâtres !!!

Super sympa Chris de t'être prêté au jeu des questions/réponses. C'est la classe pour nous de t'avoir eu sur cet article.

(C'est juste une bête en VTT et en histoire de ce sport alors faites sa connaissance en lisant VTT Mag ou maintenant "BIKE" depuis leur fusion)

Bon pour le VTT c'est plié, d'autant plus que nous rencontrons de plus en plus de VTT à assistance électrique donc beaucoup plus lourds (autour des 20kg) et qu'ils ont donc besoin de plus de puissance de freinage, et surtout d'un freinage on va dire "constant" ou qui ne se fatigue pas au bout de 10 freinages un peu limite. Jusque-là, vous suivez ?

Alors pour les routiers que nous sommes, et c'est bien là le but de cet article, il nous faudrait avoir une vue beaucoup plus large du problème à savoir, ou veulent en venir les constructeurs ? Et bien, les constructeurs veulent en venir exactement au même point que pour le VTT. Renouveler le parc de vélos routes, mais surtout faire de plus en plus de montages en VAE avec cette particularité que sur la route, les vitesses en descente sont quand même plus élevées et que là aussi (et surtout) il faut du gros freinage! Alors maintenant vient le problème des pro et des anti frein à disc (Écrit à l'Américaine)

Les constructeurs se sont lourdés tout seuls lors des premiers montages de freins à disques. Je m'explique... Ils ont voulu comme à chaque fois, faire un premier test histoire de voir comment la mayonnaise allait monter, sauf que pour faire ça à moindre frais, ils ont balancés des disques sur des vélos prévus pour du patin en terme de cadre, de roues (surtout des axes) de rigidité etc. Et là mon pauvre monsieur, quand vous testiez un vélo route disques, c'était juste une franche rigolade. Plus lourd, plus pataud, avec les plaquettes qui touchaient en permanence et surtout pendant les relances, relances d'ailleurs qui étaient difficiles à faire puisque le vélo n'était pas prévu à la base pour être malmené enfin bref, c'était la cata. Et de ce fait, on se retrouve avec des lecteurs de revues comme Top Vélo, L'Acheteur cycliste, le cycle etc, à nous expliquer que les vélos de routes à disques c'est une belle cochonnerie,que c'est trop lourd, moche, niveau entretient, c'est une galère, qu'il ne faut surtout jamais acheter ça, qu'on risque de se blesser en cas de chute (merci les pros) que c'est une injure au passé et patati et patata. Tiens ? On n'a pas déjà entendu ça quelque part ?



 

Alors, je pense qu'il est grand temps de rétablir quelques vérités. Aujourd'hui, pour la plupart des constructeurs les montages en freins à disques ne le sont que sur la base d'un cadre qui lui est dédié, à savoir une fourche spécifique (donc renforcée), des bases légèrement plus longues, mais elles aussi renforcées là où il le faut et surtout avec des constructeurs comme BMC, qui se cassent la tête à faire des vélos avec une intégration parfaite des gaines et câbles de dérailleurs. (quand ils ne sont pas en DI2 ou Wifi) bref, on entre dans le vélo du 22e siècle. Perso, j'ai roulé sur pas mal de vélo depuis 1994, surtout des haut de gamme (Giant TCR, Colnago C40, Scott, Time RXR etc...) et depuis 2 ans maintenant, je roule avec un BMC Road Machine 01 à disques et je ne dis pas que je ne reviendrais pas en arrière, car mon BMC SLR01 était une machine de guerre à 5KG400, mais franchement, je suis passé sur mon RM01 et ces 7KG300 avec une facilité déconcertante et d'autant plus maintenant avec une jambe en moins.

En montée : un poil moins réactif mais est-ce dû au disques ou au 2 KG de plus?(qui ne sont pas du fait du disque seul) En tout cas, franchement, cela ne change pas grand chose, car je montais encore le Ventoux sur le gros plateau l'année dernière avant mon amputation et les disques ne frottaient pas le moins du monde et mis à part faire quelques accélérations franches et pleines de lactique, je ne vois aucune différence.

En descenteAlors là c'est juste incomparable. Au niveau sécurité je ne me pose plus la question de savoir si je freine trop au point de risquer de faire éclater le pneu, car la jante carbone ne supporterait pas de telles décélérations. Mon freinage est le même du haut jusqu'en bas voir meilleurs une fois les disques en température de fonctionnement. Le fait d'avoir des axes de 12 mm traversants, c'est-à-dire qui rentrent d'un côté pour venir se visser de l'autre, font que le cadre ne fait qu'un avec les roues et au niveau des entrées et sorties de virages, c'est absolument le jour et la nuit fasse à des freins patins. Kélian qui était un descendeur normal avec son Giant patins, est devenu un Nibali dans ses grandes années une fois passé avec son BMC RM01.

Démonter une roue : Aussi rapide qu'avec les patins, sinon plus, car il n'y a plus besoin de régler les mâchoires de frein après le remontage, la roue est toujours bien centrée et dans l'axe.Bien entendu et comme toujours, il faut s’entraîner à le faire et je pense que vous avez vu les images sur les derniers championnats d'Europe ou le coureur Letton a due laisser filer la bonne échappée, n'arrivant pas à remettre sa roue arrière correctement, mais bon, il avait une excuse...il était en patins!

Sur le plat : le vélo est plus rigide notamment avec ces fameux axes de roues qui viennent serrer le cadre autour de la roue. Pour mon vélo, le gain en aéro est bluffant fasse aux autres vélos dans les faux plats et autres descentes presque droites. Rien ne dépasse, tout est fluide et nickel.

L'entretient : je ne peux pas vous en parler, car en deux ans, je n'ai encore rien touché au niveau des freins mis à part un changement de plaquettes juste pour être tranquille avant d'aller faire le Ventoux...Sinon RAS.

En conclusion, car il en faut bien une, la "guerre" entre les anti freins à disques et les pour, est juste la même que les pros Campa ou les pros Shimano ou SRAM. Si de rouler avec des disques vous rebute, pas de problème, profitez encore du peu de temps que vous avez pour rouler encore en patins, mais de grâce arrêtez de pourrir le freinage à disque tant que vous n'avez pas essayé pour de bon et avec de vrais vélos conçus pour ça. Nous avons tous accepté la clim dans nos voitures parce que c'est plus agréable d'arriver frais lorsqu'on voyage que de sentir la transpiration ou de choper des angines à tour de bras, car les vitres de la voiture étaient ouvertes à cause de la chaleur... Il faut savoir vivre avec son temps tout en acceptant que les choses changent même si c'est moins bien selon nous. L'avenir nous dira si oui ou nous nous avions raison mais l'histoire récente du VTT nous indique quel sera l'avenir des disques sur route.  Pour moi en tout cas, mon avenir sera à disques c'est certain, en Campagnolo peut-être, mais à disques, quant aux autres, les anti disques, venez rouler avec nous comme ça nous auront le temps d'en débattre pendant la sortie et qui sait si vous ne changerez pas d'avis en rentrant.

 

 

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D
Et bien niveau commentaire, sur ce coup là Patrick, tu nous a gâté et je t'en remercie. Ton témoignage est d'autant plus intéressant que tu est passé du patin aux disques sur une épreuve plus qu’éprouvante tant pour le cycliste que pour sa machine et l'on arrive du coup aux limites des uns et des autres sauf que là si j'ai bien compris, le disque t'a bluffé... Moi aussi, alors comme ça nous sommes deux. Le seul bémol que je mettrais en avant, c'est qu'il faut que le vélo (cadre) soit prévu pour cela. Si vous envisagez d'acheter un vélo de route sur la base d'un cadre patins aménagé pour le disque il vaut mieux vous abstenir mis à part quelques jolis vélos de cyclo-cross. Bonne route Patrick pour ton Tour de l'Ardèche.
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P
Le débat fait rage lorsque l'on aborde le sujet des disques ! Je me permets donc d'apporter ma vision des choses sur la base de mon expérience et de ma pratique qui je l'avoue est un peu atypique. Mais il faut bien sortir des chemins battus pour trouver de nouvelles sources de motivation ! Bref, revenons à l'essentiel : les disques sur les vélos de route.<br /> Globalement, je suis plutôt classique dans mes choix matériel. Je reste fidèle à la transmission mécanique, aux roues alu et j'apprécie les cadres qui ne sont pas trop body-buildés. Il y a quelques saisons, je ne me posais même pas la question de savoir si les disques avaient un intérêt sur la route car ce n'était pas un sujet pour moi. Les freins à patins me convenaient. Point barre. Et puis, j'ai vu des collègues avec des freins disques me déposer "gentiment" dans des descentes anodines en caressant tout juste leurs poignées de freins à l'entrée des virages. Descente propre et parfaitement lissée d'où se dégageait une fluidité désopilante. Ceci m'a interpellé car soit je descendais comme un sac, soit le freinage à disques était la conséquence de ce comportement. L'idée a donc fait son chemin que le disque pouvait effectivement être un atout non négligeable, notamment pour ma pratique que j'ai qualifiée d'atypique quelques lignes plus haut. Je suis en effet un adepte des distances longues, voire très longues sur des parcours marqués par le dénivelé. Roulant en solo et en autonomie, la charge supplémentaire que j’emmène lors de mes périples flirte souvent avec les 3 - 4 kg. Ajoutés à mes 71 kg tout mouillé, il est préférable d'avoir toute confiance dans ses freins lorsque l'on bascule dans la descente d'un col en pleine nuit à plus de 60 km/h. <br /> J'ai donc franchi le pas en portant mon choix sur le nouvel Axxome GT Disc de Origine Cycles. Une marque française que je connais désormais bien puisque j'ai déjà pu chevaucher un Axxome 250 et un Axxome 350. En peu de temps, cette jeune marque vendue exclusivement sur internet s'est bâti une belle réputation en raison du coût des vélos qu'elle propose mais aussi et surtout grâce à la qualité de ces derniers et au subtil équilibre entre rigidité et confort. Opter pour un vélo de route à freinage à disques de chez Origine était donc une évidence pour moi.<br /> Pour faire un test grandeur il fallait forcément quelque chose qui parle ou qui claque comme diraient certains ! c'est donc la Race Across France Challenge qui a fait office de banc d'essai pour cet Axxome GT Disc. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 1100 km, 23 000 m D+, 53 h sur le vélo. Question parcours : passage par le Ventoux, le Galibier, l'Iseran, le Cormet de Roseland, les Saisies, la Colombière... Bref, du lourd, du costaud et du solide !<br /> Résultat des courses : comment j'ai pu faire avant sans freinage à disques !! Les sensations que j'ai éprouvés dans les descentes ont été exceptionnelles. Un sentiment de sécurité, de confort et de fluidité que je n'avais jamais éprouvé. J'ai effectué la descente du Ventoux de nuit souvent à près de 70 km en ayant un freinage au doigté, juste ce qu'il faut pour amorcer les courbes et en ressortir sans avoir à relancer énergiquement le vélo. ça passait comme sur un rail. J'ai constaté que j'avais très nettement réduit mon recours aux freins compte tenu du gain procuré en terme de sécurité par les disques. De même, sous les trombes d'eau après Val d'Isère en descendant vers Bourg Saint Maurice, je n'ai jamais été pris en défaut. Toujours se même freinage au doigté et ce même sentiment de sécurité. <br /> Pour rien au monde je ne reviendrai aux patins ! Chapeau au passage à Origine Cycles pour cet Axxome GT Disc qui m'a encore bluffé au delà des disques. On retrouve ce qui a fait la réputation de la famille Axxome, rigidité et confort, mais dans des proportions encore supérieures. Concrètement, la rigidité est renforcée sur le GT Disc, notamment au niveau du boitier de pédalier. On a le sentiment de ne permettre aucun watt. Un coup de danseuse et la machine est relancée, pour ne pas dire propulsée vers l'avant. Ceci permet notamment à mon avis de compenser le petit surplus pondéral du vélo du aux disques. Dans les bosses, on n'est donc pas pénalisé à condition bien entendu d'avoir les jambes qui suivent ! C'est peut le seul bémol que l'on peut avoir car mine de rien, l'Axxome GT Disc a un petit côté joueur et l'on se prend au jeu avec lui car les relances qu'il autorise sont grisantes mais au bout d'un moment, il faut bien avouer que l'on ne peut plus jouer ! Fort heureusement, le vélo se montre alors docile et permet de poursuivre sa route sans avoir l’impression d'être planté.<br /> Voilà donc ce que je peux amener en guise de témoignage dans le prolongement de cet article de Dom au niveau des disques. Pour moi c'est bel et bien un avantage.
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