La Campilaro Cévennes n'est pas une cyclosportive au sens propre du terme car il n'y a pas de chrono, un départ commun certes mais sans idée de rapidité. Enfin ça c'est sur le papier et dans l'esprit car sur le terrain c'est une tout autre histoire... retour sur 5 jours dans les Cévennes.
26 cyclistes étaient engagés, et c'est bien suffisant pour ce genre d'organisation, plus quelques accompagnants qui avaient leur propre programme avec Cynthia.
Fabrice Gouze et son épouse Cynthia donc, organisateurs de la Campilaro Cévennes et Campilaro Pyrénées nous ont sollicité pour faire l'assistance mécanique dans les Cévennes et nous avons dit oui. D'abord parce que cela faisait une bonne expérience pour Kélian et pour ma part, j'allais enfin pouvoir visiter ce petit coin de France que je ne connaissais pas. Kélian donc faisait parti du staff et moi j'étais engagé comme participant. Le rassemblement avait lieu le jeudi dans l'après midi afin de prendre nos marques mais la Campilaro Cévennes ne commençait que le vendredi matin avec au programme 5 jour de vélo et 550km pour +de 10000M de D+, donc largement de quoi se faire la peau. Et en parlant de se faire la peau, le vendredi matin nous partions à 9H30 tout pile via les gorges de la Jonte et aller chercher le Mont Aigoual rien que ça. 105km et 1900M de D+. Mais comme d'habitude, il y a toujours quelqu'un qui a un petit problème à régler juste avant le départ, ce que nous avons fait avec Kélian et une fois terminé, il fallait encore ranger la voiture, aller la garer quelque part, sauf que pendant ce temps là les cyclistes étaient déjà partis. Nous avons dû chasser pendant 1H30 avant de rattraper les derniers. Au pied du premier col nous avions plus de 38 de moyenne avec Kélian qui comme chacun le sait, n'a plus son BMC RM01 et roule donc avec un mono-vitesse. Pas simple pour commencer un stage ni pour lui ni pour moi et cela d'autant plus que nous n'avions pas pu rouler les 15 jours avant, suite aux décès de ma maman et de mon frère à une semaine d'intervalle.
Bref, nous revenons donc sur les derniers et allons finir l'étape avec eux, en squeezant un col histoire de ne pas être dans le dur le premier jour...(trop tard en fait) Pour ma part l'étape ne c'est pas trop mal passée, les paysages étants somptueux, j'en ai pris plein les yeux et plein la jambe par la même occasion, mais le Mt Aigoual est plutôt bien passé avec mon 35X28. Premier jour avec 90km et 1500 de D+. Une fois de retour, direction le stand mécanique pour voler au secours de celles et ceux qui avaient un problème.
Le lendemain matin au réveil, petite alerte avec des douleurs dans la poitrine, mais sans plus. Départ cette fois ci avec le peloton et comme par miracle, aucuns soucis pour suivre vu que nous partions encore une fois en "descente" par les gorges de la Jonte jusqu'à Le Rozier et pour ma part faire la remonté des gorges du Tarn jusqu'à Florac. Je ne regretterai pas cette option qui aura été pour moi la plus belle journée en terme de paysages. Les coureurs quand à eux devaient escalader la route des vignes que je n'ai pas voulu faire car il y avait des passages à 16% et même les valides ont soufferts donc il était plus raisonnable pour moi de ne pas le faire.
Journée facile avec 85km pour 640M de D+ et 26.3 de moyenne le tout en solo et avec un vent de face terrible.
Le troisième jour se lève et là je sens qu'il y a un souci. Je n'arrive pas à respirer correctement et les poumons me font vraiment mal. Je vais prendre l'option d'aller rouler seul avec Kélian et faire le repérage du col de Montmirat. C'est facile car depuis Florac c'est tout droit et ça monte pendant 17km. Toujours ce vent de face très désagréable mais on est encore loin du Mistral de la vallée du Rhône. Kélian est avec son fixie et nous ferons donc demi tour au sommet pour aller visiter le petit village de Quézac et sa fameuse eaux minéral. Petite sortie du coup avec 50km et 725 de D+.
Le quatrième jour, au levé, là c'est la cata au niveau des poumons et quand je me mouche il y a même du sang. Bref j'en ai vu d'autres alors je part quand même avec les coursiers mais à la première bosse j'ai très vite compris que ça n'irait pas bien loin cette histoire. Je suis monté tranquillement jusqu'en haut de la première bosse puis j'ai préféré faire demi tour histoire de ne pas prendre de risque inutile. Retour à l'hôtel et c'est mieux comme ça même si en haut de la première bosse j'avais déjà fait plus d'un tier du D+ du jour en seulement 20KM. Route très tranquille en ce lundi matin jusqu'au village du Pont de Montvert. 40km et 600M de D+.
Enfin de dernier jour et au vu de mon état, nous avons fait l'assistance mécanique avant le départ puis direction la maison.
Le retour que je peux faire de cette aventure c'est que franchement, je ne vois pas l'intérêt de partir à l'autre bout du monde pour voir ce qu'il y a ici en France. L'organisation de la Campilaro est top, même si les hébergements quand à eux laissaient un peu à désirer ne nous voilons pas la face, mais en même temps les Cévennes tentent de rester authentiques. Pour les gens comme moi les accès à la douche notamment ressemblaient plus à un parcours du combattant qu'à un moment de plaisir.
Je ne sais pas si nous avons, Kélian et moi "assurés" le taf pendant cette rando, mais nous avons fait du mieux que nous pouvions même si je me rends compte qu'il est de plus en plus difficile pour moi de tout faire. Il y a un moment ou il faudra bien que je laisse Kélian gérer son truc mais ça, je le déciderai en temps et en heures car pour le moment j'ai encore besoin d'être à ses côtés histoire de continuer sa formation. Je ne reviens pas sur l'organisation en elle même car je vais vous mettre les liens en dessous, mais si l'année prochaine, l'envie vous prenait de visiter les Cévennes sans "Patrick" (pour ceux qui ont vu le film Antoinette dans les Cévennes) La Campilaro est faite pour vous, mais alors je vous conseil d'arriver bien préparé, car comme expliqué en intro, même si c'était une rando, certains coureurs étaient visiblement venus pour peaufiner leur entrainement avec du D+ et rapidement il y en avait de partout, mais surtout c'est 550km et plus de 10000M de D+ en 5 jours, et dans les Cévennes, le plat n'existe pas.